Ce samedi 18 décembre des manifestations auront lieu sur tout le territoire à l’occasion de la Journée Internationale des Migrant·e·s. Elles seront le point de départ d’une campagne de riposte solidaire et antiraciste impliquant déjà plus de 300 organisations locales et nationales.
Comme pour illustrer la nécessité de ce sursaut populaire contre les dérives racistes et liberticides du pouvoir, la Préfecture a communiqué – à quelques jours seulement de la manifestation – son refus du point de départ prévu et déposé pour Paris.
Ce qui est mis en cause est la proximité du lieu annoncé publiquement – la place de la Concorde – avec des institutions. La préfecture indique en effet : « Le Palais de l’Élysée, l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Premier Ministère se trouvent dans un périmètre dans lequel des mesures particulières et renforcées de sécurité sont assurées en permanence, notamment dans le contexte actuel de menace terroriste qui demeure à un niveau élevé. Par conséquent, le secteur de ces institutions ainsi que les voies adjacentes ne sont pas appropriés pour accueillir les manifestations revendicatives. »
Pour dire le moins il est particulièrement dangereux qu’un pouvoir décrète ainsi l’impossibilité pour des « manifestations revendicatives » de s’adresser à des institutions supposées gouverner en notre nom.
Nous relevons que cela ne semblait pas poser de problèmes quand des syndicats de police ont organisé une manifestation il y a peu… au pied même de l’Assemblée nationale.
Enfin la préfecture décidant où il est possible ou non de manifester semble avoir une notion particulièrement extensive des « voies adjacentes » puisqu’elle a proposé comme alternative la Place de l’Europe située à plus d’1,5 km de la Place de la Concorde. La Place de l’Europe est par ailleurs totalement inappropriée au regroupement de milliers de manifestant·e·s.
À quelques jours de la journée nationale de manifestations du 18 décembre, nous exigeons de la Préfecture de Paris qu’elle respecte pleinement le droit de manifester. A notre première demande de rencontre, la préfecture a répondu par un arrêté d’interdiction d’une large zone autour de la place de la Concorde tout en autorisant le reste du parcours.
Nous demandons cette fois publiquement qu’une délégation des organisations appelant ou soutenant cette manifestation soit reçue dans les plus brefs délais pour déterminer les modalités permettant à la manifestation parisienne de se dérouler dans de bonnes conditions et dans le respect du droit de manifester.