Rassemblement en soutien aux grèves des travailleurs sans-papiers de DPD (sous-traitants Chronopost)

Date/heure
Date(s) - 6 janvier 2022
11h00 - 14h00

Emplacement
Siège Chronopost (Paris)

Le CTSPV (Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry 94), la fédération SUD PTT et l’Union Solidaires appellent à se rassembler devant le siège de Chronopost (3 Boulevard Romain Rolland 75014 Paris) ce jeudi 6 janvier à 11h00.
Cela concerne tout particulièrement les deux piquets de grève liés à la Poste : celui de DPD, au Coudray-Montceaux avec Solidaires et SUD Poste 91 et celui devant l’agence Chronopost d’Alfortville avec Solidaires et SUD Poste 94.

Des postiers sans-papiers toujours plus nombreux

Avec les limitations d’accès aux magasins causées par la pandémie, le trafic du colis a explosé. Les plateformes se font une concurrence sauvage entre Amazon, Prisme, Geodis… et la Poste. La Poste avec ses différentes divisions ou filiales utilise elle aussi la main-d’œuvre sans papiers. Alors Sans-papiers et postier, est-ce possible ? La direction de la Poste dira que non. Non, la Poste se contente de sous-traiter. La Poste, sous le nom de Viapost, Coliposte, DPD ou Chronopost, sous-traite à des sociétés qui gèrent les colis sur les lignes de roulement. Dans ses garages et ses plateformes, la Poste et ses filiales ont confié une partie du travail à des entreprises de manutention pour contourner l’organisation syndicale et intensifier le travail. Au DPD de Coudray Montceaux comme au Chronopost d’Alfortville, la société sous-traitante s’appelle DERICHEBOURG. Cette société a fabriqué une entreprise d’intérim, DERICHEBOURG INTERIM. DERICHEBOURG se loue ainsi du personnel à lui-même à l’aide d’un artifice juridique validé par l’État. Cela rajoute un niveau de sous-traitance qui rend encore plus difficile la défense de nos droits.

Des conditions de travail de plus en plus abominables

Tout le travail doit se faire dans la vitesse. Le déchargement d’un camion doit se faire en quinze minutes avec des colis qui peuvent atteindre 50 kg. À ce régime, tout le monde a les reins en compote et si vous ne pouvez plus, ce n’est pas grave. Votre mission sera interrompue et DERICHEBOURG trouvera quelqu’un d’autre. De toute façon, les missions d’intérim ne durent qu’une semaine, alors que nous pouvons être sur le même poste de travail pendant des mois. L’argument pour l’utilisation de l’intérim est toujours le même « hausse temporaire de l’activité ». À Alfortville, le travail commence à 3 ou 4 heures du matin et se termine à 7h30 pour une moitié de SMIC en fin de mois. Seuls des Sans-papiers peuvent accepter cela. Au Coudray, les horaires changent tout le temps, sans délai de prévenance. Nous pouvons faire des heures dans les transports en commun pour venir au travail et qu’on nous dise qu’on n’a pas besoin de nous. Quand des camions sont en retard, quand une machine de tri est en panne, notre temps de présence est transformé en pause non payée. Cela peut durer des heures. Les horaires sont totalement impossibles. Le travail peut se terminer à minuit trente, nous obligeant à nous rendre à pied jusqu’à la gare de Corbeil, puis prendre deux bus de nuit pour rentrer. Certains jours, on peut passer 6 ou 7 heures dans les transports en commun.

Il y a bientôt deux ans, la lutte de Chronopost à Alfortville

Pendant 7 mois, de juin 2019 à janvier 2020, une lutte devant l’agence Chronopost d’Alfortville, avec un piquet installé jour et nuit, a permis d’imposer la régularisation de 27 travailleurs surexploités par cette filiale de La Poste et ses sous-traitants. Cela a permis aussi la régularisation de 46 autres travailleurs, travaillant dans d’autres sociétés et ayant activement participé à ce combat.

L’État organise les conditions de la surexploitation et sème la peur par ses contrôles

Deux ans après, les travailleurs sans-papiers travaillent donc toujours pour la Poste. L’État fait des règles qui écartent de la régularisation des centaines de milliers de personnes. Et les entreprises d’État piochent dans ce marché de la main-d’œuvre sans titre pour surexploiter dans des conditions proches de l’esclavage. Tant que de la main-d’œuvre sans titre existera, des entreprises existeront pour la surexploiter et tirer les conditions de salaires et de travail de tout le monde vers le bas. Avec ou sans titres, battons-nous donc tous ensemble pour la

RÉGULARISATION GLOBALE DE TOUS LES SANS-PAPIERS !

Tant que ce système de sous-traitance en cascade existera, tant qu’existeront les prêts de main-d’œuvre et l’intérim, les droits de tous les salariés seront bafoués. Exigeons la réinternalisation à la Poste de la sous-traitance et la suppression de l’intérim. Et en attendant, il faut que la Poste ou ses sous-traitants remplissent les documents de régularisation.

Venez soutenir nos grèves,
Rue du Bois de l’écu, 91830 LE COUDRAY MONTCEAUX
Chemin de Villeneuve St-Georges, 94140 Alfortville