Saint-Denis : Manifestation STOP A L’EXPULSION, logement et papiers pour toutes et tous

Date/heure
Date(s) - 25 février 2023
14h00 - 16h30

Emplacement
15 quai du Châtelier

Non à l’expulsion d’Unibeton !
Appel à soutien aux 500 habitant·es menacé·es d’expulsion
On vit ici ! On bosse ici ! On reste ici!

Depuis avril 2020, cinq-cent personnes vivent dans un squat à l’Île-Saint-Denis. Ce bâtiment
désaffecté appartient à la société Italcementi Group. Depuis novembre 2021, une décision
de justice exige l’expulsion des habitant·es. L’évacuation policière est désormais imminente.

La préfecture de région Île-de-France a ordonné un diagnostic à l’opérateur France terre
d’asile qui n’a pas pu le réaliser faute de temps. Le risque est désormais que les personnes
soient orientées vers des hébergements temporaires et précaires, non adaptés à leurs
situations.

Les habitant·es refusent ces hébergements temporaires, ils et elles souhaitent des solutions
durables. Ils et elles refusent d’être hébergé·es en dehors de l’Île-de-France. La plupart
travaillent ici, étudient ici, ils et elles ont des attaches ici, ils et elles ne peuvent accepter
d’être déraciné·es sans le moindre respect pour leur vie quotidienne, privée et familiale.

Nous, les délégués des habitant·es, entendons la crainte de l’expulsion que ressentent les
familles que nous accompagnons depuis plusieurs années. Sur place, tou·tes les
représentant·es des associations ont été témoins des propos tenus aux familles qui
demandaient où elles dormiraient avec leurs enfants la nuit de l’expulsion. La réponse a été :
« appelez le 115 ». À celles et ceux qui ont essayé avant nous, le répondeur de ce service
indiquait une heure d’attente pour être mis en lien avec un·e interlocuteur·ice. Des familles
qui ont essayé se sont vu répondre que l’hébergement d’urgence était complet. En
conséquence, les familles qui seront expulsées – dont des enfants et, parmi elles et eux,
une petite fille handicapée suivie à l’hôpital – vont se retrouver à dormir à la rue ?

Comme pour toutes les expulsions celle-ci aura pour conséquence la réduction à néant des
liens qui permettaient un minimum de soutien et d’insertion des personnes concernées.

Nous, squatter·es de l’Île-Saint-Denis, déplorons une fois de plus, l’absence totale de
véritable politique d’insertion. Des familles sont et vont être contraintes de dormir à la rue,
avec tous les dangers que cela implique. Des enfants sont déscolarisés, des personnes
perdent leur emploi, développent des troubles psychiques qui ont ensuite des conséquences
multiples sur leur vie. Nous sommes tou·tes conscient·es des risques que font peser sur les
personnes les situations de rue. L’hébergement d’urgence, s’il permet un abri, est
sous-calibré par rapport aux besoins. La plupart des lieux (hôtels, gymnases) ne sont pas
adaptés à accueillir des personnes dans la durée. Ce sont des hébergement qui précarisent,
et qui sont le plus souvent temporaires. Des familles, quand elles ne sont pas remises à la
rue, sont déplacées des dizaines de fois par an d’hôtels sociaux, dans toute la région, avec
encore une fois la déscolarisation pour les enfants et des conditions de vie indignes.

L’expulsion, sans autre solution que l’errance, est contraire à la dignité humaine, aux droits
de l’enfant, et anéanti tout le travail d’accompagnement social effectué. Cela va aggraver les
situations de nombreux jeunes qui vivent ici, travaillent ou sont en formation dans des
centres spécialisés et demandent un logement.

Nous appelons à la solidarité la plus large.
Le droit à un logement pour tou·tes est universel.
Nos vies ne valent pas d’être gâchées par la rénovation urbaine et l’organisation des Jeux
olympiques 2024, dont le Village va se situer à proximité du bâtiment dans lequel nous
vivons.

Nous organisons une conférence de presse le samedi 25 février à 18h, au squat, 15
quai du Châtelier 93450 Ile-st-Denis.
Contact presse : 0769904413

Les délégués des 500 habitant·es de l’Île-Saint-Denis